Article 5:

Catégorie : Story Time

Un cheval français, au Maroc!!

Le premier jour de l’arrivée de Sanka, il était heureux de me retrouver mais il était aussi surpris par ce nouveau pays. Il a rencontré ses nouveaux amis, qui lui ont fait un peu peur car il a toujours été avec des chevaux castrés et non des beaux étalons barbe arabe.

Le pauvre, il est passé d’un parc de plusieurs hectares à un boxe. Il sortait tous les jours, mais le changement a été dur pour lui. Il est passé de l’herbe grasse française à la nourriture archi sèche du Maroc.

Les premiers jours, j’ai voulu qu’il s’imprègne des nouvelles odeurs, des nouveaux bruits, de ses nouveaux copains. Bref de cette nouvelle vie. Je les retrouvais rapidement coucher faisant bronzette au soleil. La pluie ne lui manque pas.

Puis, il a commencé à découvrir l’appel à la prière, il se demandait bien pourquoi ce monsieur chantait 5 fois par jour, c’est pas qu’il chantait mal mais ça retentissait tout autour du terrain. En plus, un seul ne suffit pas, tous les villages se mettent a chanter en même temps. Avec le temps, il a apprécié et il n’y a plus fait attention.

J’ai décidé de commencer à le sortir en balade en extérieur avec les copains chevaux, histoire qu’il se rende compte que les autres ne sont pas inquiets. Sauf que Sanka est un cheval émotif avec une cavalière hypersensible sur le dos, vous imaginez le mélange?

En France, déjà, il avait peur de tous, il me faisait des balades en marche arrière. Au Maroc, il a trouvé la marche avant car il faut bien suivre les autres. Il ne va pas en plus rester tout seul au milieu de cette jungle de chiens errant, de voitures, de camions, de gens habillés bizarrement avec des grands tissus qui volent au vent et que Sanka prend pour des fantômes qui vont le manger tout cru. Il a fallu s’habituer aux nuées de détritus qui volent, qui font du bruit quand on marche dessus. Sanka est devenu le pro des demi tours et des écarts en pas chassés, histoire d’y ajouter un peu de classe. Il prend les plastiques pour des tsunamis qui vont venir l’attaquer.

Puis, il a découvert les figuiers de barbarie et les acacias avec leurs grandes épines saillantes avec lesquelles on peut tricoter.

Il s’est dit que ça peut être pas mal pour se débarrasser de moi. Il n’a pas été jusqu’au bout, il est resté gentil mais des qu’il en en voit, il adore me faire un arrêt contrôlé juste devant histoire de travailler l’équilibre de la cavalière sur son dos.

Puis, il a découvert un truc qu’il avait jamais vu en France. Cette espèce de moto a trois roue qui fait du bruit et qui va l’attaquer. Du coup, il se dit : ” j’ai deux choix, ou je fuis ou je saute dessus”. Un cheval normal aurait fuit, mais Sanka, lui, préfère sauter dans le triporteur peut-être qu’il se disait, qu’il pourrait se balader sans se fatiguer.

Il y a d’autres spécimens avec deux roues qui font du bruit ou pas, et qui arrivent dans son dos sans prévenir. “Pourquoi ne pas sauter dessus aussi? Histoire qu’il reviennent pas.”

Petit a petit, il a trouvé ses marques.

Ensuite, sa propriétaire un peu folle, a décidé de jouer à la guerre avec pleins d’autres chevaux.

“Vous pouvez lui expliquer, s’il vous plait que les charges de guerre c’est fini à notre époque!!”

Mais, elle a décidé que c’était drôle et c’est pas forcement rendu compte que le mors utilisé ne convient pas a son cheval. Mais, ça va elle s’en ai rendu compte vite et sanka a compris quand il fallait s’arrêter donc, le mors de fantasia est parti à la poubelle.

Quelque temps plus tard, la télévision Française et une marque de vêtements ont débarqué pour nous filmer dans un paysage magnifique. Sanka était tous fier car il avait bien compris que c’était un moment important. Il a profité pour faire pipi sur la mannequin et sur sa gentille propriétaire par la même occasion en plein tournage. Quand il y a de la gêne, il y a pas de plaisir.

Un an plus tard, Sanka s’étant habitué a sa nouvelle vie, j’ai décidé de lui offrir plus de confort, à lui et à mes 6 chevaux. J’ai donc embarqué tous le monde sur un terrain plus grand afin de leurs offrir une vie de paddock. Il a adoré même si le terrain n’est pas grand, il est libre de ses mouvements. Les autres chevaux qui ont connu que les entraves ou le boxe ont apprécié la liberté, la seule chose était de se familiariser avec les clôtures électriques qui attaquent quand ils veulent sortir. D’ailleurs, Herman, un des compagnon à crinière de Sanka est resté deux semaines au milieu du parc en hésitant à bouger, puis, il s’est habitué.

Je ne regrette rien, même si j’ai eu des moments de culpabilité donc j’ai décidé demander son avis à Sanka, par l’intermédiaire d’une communicante animale, qui lui a posé toutes les questions par rapport a sa nouvelle vie. Sa réponse a été que le voyage l’a fait un peu stressé mais que les retrouvailles avec moi ont effacé de sa mémoire ce mauvais épisode. Il a dit aussi, qu’il se sentait comme un prince ici. Eh oui personne a déjà vu un cheval comme ça. Les gens, le trouvent magnifique même si il faut pas lui dire. La seule chose qui le dérange c’est la poussière qui se colle sur ses long poil à l’intérieur de ses naseaux. Bien sur, je lui nettoie tous les jours.

Sanka mène une existence paisible en guidant les balades pour les touristes. Il vit aujourd’hui en paddock avec son vieille ami Drakar, le poulain Jazz et son mulet Albert. Il reste le seul cheval hongre (castré) du troupeau mais vous savez qui est le chef? Qui commande? eh ben Sanka.

Retrouvez un nouvelle article, la semaine prochaine. En attendant, restez connecté.

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